Altan de Castelbajac RUBIS ∮ ARRIVÉE A PARIS : 14/02/2016 ∮ PARCHEMINS : 36 ∮ LOCALISATION : s'ennuyant ferme dans un présent superficiel et dominé par des gens aux esprits cloisonnés ou vagabondant dans le passé. ∮ HUMEUR : changeante, elle peine beaucoup à se stabiliser, ne lui laissant jamais le temps de s'ennuyer. Il irradie, il brule, feu coloré et intriguant.
∮ PSEUDO : Leslie.
| Sujet: everybody talks (avec roxane) Mer 17 Fév - 17:43 |
| J’avais resauté dans le présent avec une sensation de lassitude extrême. Si on me l’avait demandé, j’aurais encore préféré m’y éterniser encore quelques heures, mais il était devenu évident que en ce qui concernait mes propres voyages dans le temps, mon avis n’avait pas la moindre importance. Les veilleurs m’épuisaient et je me retenais parfois de leur rire au nez en les voyant aussi sérieux, comme si on leur avait inséré un balais dans le derrière. C’était pourtant très intéressant en soit, de porter ce gêne et de pouvoir voyager ainsi dans le temps, d’autant plus pour moi qui me sentait plus à mon aise dans les époques antérieures à la mienne que dans cette dernière, mais la loge avait le don de tout rendre barbant avec leurs règles et leur besoin maniaque de tout contrôler. Ils me permettaient de réguler mes sauts et de réduire les risques qui pouvaient découler de ces derniers et je savais que j’avais appris beaucoup à leur contact depuis mon enfance, mais j’avais aussi conscience que tout cela me rendait infiniment dépendant à la loge et parfois, ça m’exaspérait vraiment. Je n’avais de cesse de trouver de nouveaux défauts à cet endroit et à cette époque de façon plus générale et je ne pouvais rien faire si ce n’est m’en accommoder. J’étais à leur merci, en quelque sorte et dans le genre frustrant, ce sentiment se posait là. Enfin, pour l’heure ma journée touchait à sa fin et maintenant que j’étais de retour dans le présent, j’avais juste envie de rentrer à la maison. Je n’étais pas du genre à me plaindre beaucoup (on me décochait déjà suffisamment de regards dédaigneux au sein de la loge sans que j’aille en rajouter par dessus le marché en tirant la tronche), mais mes journées étaient longues et si je trouvais un côté apaisant à mes petits sauts dans le passé, une fois ces derniers terminés, en général, j’avais simplement envie de regagner ma chambre. Encore vêtu de mon costume, je plaqua une main sur ma bouche pour ne pas donner à tout le monde une superbe vue de mes amygdales tandis que je baillais et rejoignis tranquillement l’atelier où les stylistes s’activaient pour réaliser les tenues qui nous permettaient de nous fondre les différents époques où nous, les voyageurs, étions projetés. Même si j’aimais bien les costumes, ne me sentant jamais grotesque à l’intérieur (après tout, nous les mettions pour aller dans le passé et là-bas, l'idée du grotesque se rapprochait sans doute davantage de ce que je portais dans la vie de tous les jours), ce soir-là j’avais hâte de retrouver le confort de mon jean et de mon sweat-shirt. C’était un pas supplémentaire en direction de mon lit et par conséquent hors de la loge. Perdant mon binôme de vue, je me pointa dans l’atelier où je ne tarda pas à croiser le regard de ma mère, dont le boulot consistait justement à concevoir ces fameuses tenues. Je lui adressa un petit signe avant de me diriger avec envie vers mes vêtements modernes qui reposaient dans un coin de la pièce, à côté de mes affaires de cours (comme souvent, j’étais rentré des cours pour me rendre directement ici). |
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